Le Pony-Express


Chapitre 2

Teaspoon sortit de son bureau. Tout était calme à Wild City aujourd'hui. Cody ronflait à côté de la prison où était enfermé un Indien qui avait commis une dizaine de meurtres et que les garçons venaient d'arrêter. Il répétait à qui voulait l'entendre que "Scorpion Rouge" ne tarderait pas à venir le délivrer.
- Ouais, et si elle est bien roulée tu me la présentes, O.K !
- Sheriff, arrêtez de plaisanter. On doit aller à Albuquerque pour le double meurtre.
- Bon, dit à Noah et Jimmy d'y aller.
Cody sortit en laissant Teaspoon face à face avec l'Indien.
- Bon, on va reprendre. Qui c'est ce "Scorpion Rouge" ? Arrête de me raconter que c'est une femme, les femmes ne comprennent rien aux meurtres et aux prisons. Elles sont juste bonnes à s'occuper d'une maison et des enfants.
- Pas elle. Elle est avec les Chiricahuas en ce moment. Elle va venir me sortir de cette cage.
- Alors ça, ça m'étonnerait. Tu va rester avec nous un bon bout de temps.
Le shériff sortit et se roula une cigarette. A son âge, il n'allait pas se faire prendre aux pièges de ces Indios de malheur. Il allait avoir la cinquantaine dans un mois et occupait la digne fonction de représentant de l'ordre depuis déjà cinq ans. Il dirigeait aussi le relais du Pony-Express installé à Wild City depuis sept ans. Il avait tout connu: les meurtres, les vols, les viols, les braquages de banques, les justiciers de la nouvelle heure qui tuaient pour faire régner la loi dans cette région sauvage et cruelle qu'était l'Oklahoma. Il détestait particulièrement ces derniers parce qu'ils lui volaient son travail, sa fonction si chèrement acquise au bout de longues années d'efforts. Mais une femme qui délivre les Indiens de prison, jamais entendu parler. Et pourtant, il allait bientôt en avoir l'occasion.

Une colonne du 6° de cavalerie, dirigée par le général John Arquette en personne, arriva un matin d'été dans Wild City encore endormie. Elle s'arrêta devant le bureau du shériff et le général entra avec son capitaine en réveillant Teaspoon et son prisonnier.
" Debout ! Vous êtes en présence du général Arquette, dirigeant la section du 6° de cavalerie", récitait le petit capitaine, droit comme un i devant son supérieur.
- Ah ! Et qu'est ce qui me vaut l'honneur de votre visite, majesté ?
- Assez ! Je viens vous distribuer un avis de recherche. Nous sommes à la poursuite de Scorpion Rouge . Auriez-vous vu cette femme ? Elle a assassiné trois mexicains et un américain sur le sol des Etats-Unis.
Teaspoon prit le papier jauni que l'officier lui tendait, perplexe. Le portrait représentait une femme au visage fin, qui souriait en retenant un chapeau blanc qui glissait sur de longs cheveux clairs. Il se tourna vers l'indien en grommelant des insultes. Il prit une punaise et accrocha la feuille sur le mur sale de la prison.
- En tout cas, si je la vois, je la garde pour moi. Je suis désolé, mais elle n'est pas pour vous celle là. Elle a l'air trop sauvage, et regardez-vous, on dirait que vous avez un balai enfoncé dans le...
- Je ne tolérerai pas une seule insulte de plus, Teaspoon Hunter ! Encore un mot et je vous coffre pour insulte à un représentant de l'ordre !
- Allez, avouez... Juste pour me faire plaisir... Bon, ça va, pas la peine de vous énerver. Si je la coince, je vous contacte !
Le général et ses hommes repartirent en laissant Teaspoon à ses réflexions. Une femme ! Une blanche par-dessus le marché ! Ca y est, il avait tout vu, il pouvait arrêter sa carrière. L'indien ricanait dans son coin.
- Vous êtes vraiment naïfs, vous les blancs. Vous pourrez lancer à sa recherche mille cavaliers mais vous ne réussirez pas à l'avoir. Cette fille est rapide comme l'éclair.
- Et belle comme un coeur...

Phoenix, ARIZONA

Le vent soufflait en rafales quand Vic atteignit le saloon. Elle poussa les portes battantes et entra. Les hommes assis au comptoir la dévisagèrent et la sifflèrent vulgairement. Vic n'avait que faire de ces cow-boys poussiéreux, mais fit un effort pour aller s'asseoir au milieu d'eux.
- Hello les gars, vous me payez à boire ?
Le plus proche d'elle, un barbu sale dont l'haleine laissait supposer qu'il n'en était pas à son premier verre, lui commanda une tequila.
- Dites les mecs, ça fait depuis longtemps que vous êtes ici ?
- Environ une semaine. Qu'est ce que tu veux savoir ?
- Est-ce qu'il y a une colonne armée dans les parages ?
- Le 4° de cavalerie au fort Navajo.
- Pourquoi sont-ils là ?
- La chasse aux Indios, ma belle. Ils ont déjà rasé trois villages. Si tu as peur de ces démons, vient nous voir, on saura te protéger.
- Non, merci, je suis déjà mariée...
Vic avala sa tequila d'un coup sec et sortit. Elle monta sur son cheval et partit en direction de Fort Navajo.

Au relais du Pony-Express, tout était calme . Les chevaux broutaient dans le corral et trois jeunes gens s'affairaient à débourrer un jeune mustang. L'un d'eux, un métis d'une vingtaine d'années les regardaient se battre contre ce féroce quadrupède qui se cabrait et ruait sans laisser de répit aux trois garçons qui commençaient sérieusement à en avoir marre. Ils pestaient contre cet étalon de malheur qui ne se laissait pas seller. Teaspoon arriva à cheval, et appela le métis qui riait à gorge déployée.
- Buck, au lieu de rire comme un malade, vient seller ton cheval et tu partiras vers Fort Navajo pour rendre un service à un vieil ami de ma part. Et pendant que tu y es, tu demanderas à tout le monde s'ils n'ont pas aperçu cette femme.
Il lui tendit un portrait robot surmonté de :
WANTED
10000 $ DEAD OR ALIVE

Désert d'Arizona, quelque part aux alentours de Fort Navajo

Vic arrêta Gringo devant la falaise abrupte qui se dressait devant eux. Elle la suivit pendant un long moment au pas, et s'engagea dans un chemin jonché de pierres qui la traversait. Arrivée dans un cirque étroit situé au milieu des roches rouges qui constituaient le canyon, elle siffla trois fois très fort. Etonnée du silence qui lui répondait, elle s'engagea dans un autre passage plus étroit encore que le premier et déboucha enfin sur un plateau de roches ocres qui soutenaient le camp Chiricahua, à l'abri de tous les regards indiscrets et protégé des attaques des soldats du Fort. Ou plutôt, qui était censé protéger ses habitants contre les Blancs. Car Vic était stupéfiée par ce qu'elle y voyait. Tout devant elle n'était que misère et désolation. Elle s'approcha, la mort dans l'âme, des tepees incendiés dont certains fumaient encore, et descendit de cheval. Elle entra dans le village et découvrit des cadavres torturés, des visages sans vie qui n'exprimaient plus qu'une horrible souffrance. Et l'odeur de la mort qui planait, au-dessus de toute cette horreur. Le sang, le sol était inondé de sang séché. Reconnaissant à grand peine le tepee de ses amis, elle entra, et resta sur le seuil. Par terre était étendu, sans vie, le corps mutilé du chef du village. On lui avait arraché un bras, ou plutôt coupé à grands coups de hache, étant donné la coupe de l'os et des muscles, et ce membre gisait à deux mètres du corps, il pourrissait lentement. Cet homme n'était pas mort sur-le-champ, il avait dû périr il y avait trois ou quatre heures. Les autres cadavres, inconnaissables à cause des coupures encore saignantes qu'ils avaient reçues sur la figure et le corps, gisaient dans un autre coin du tepee sinistré. Et partout, autour et dans les tepees, la même chose, la même horreur, la même odeur de mort. Et des femmes, des enfants, des vieillards. Vic se demanda s'il y avait eu des survivants à ce massacre. Elle fouilla tout le camp à la recherche de gens encore en vie, mais ne trouva rien. Elle s'apprêtait à partir, quand, comme revenue des enfers, elle vit, se traînant difficilement par terre, un petit garçon de trois ans environ, couvert de sang, qui gémissait en tendant la main dans sa direction. Elle fut prise de pitié et redescendit de cheval pour installer l'enfant sur sa selle. Elle l'enveloppa dans sa couverture et s'empressa de quitter ces lieux où régnaient en maître la mort et l'horreur.

Quelques heures plus tard, Vic, tenant l'enfant endormi dans ses bras, galopait vers le campement de Petite Lune, le second de Cochise et le chef d'un village au sud de Phoenix. Elle arriva avant la nuit et déposa l'enfant blessé dans le tepee du guérisseur. Puis elle rentra sans s'être présentée dans la tente du chef qui l'accueillit chaleureusement et lui offrit l'hospitalité. Vic, éreintée, accepta son offre et ils entamèrent une longue discussion qui dura plus de deux heures.
- Scorpion Rouge est couverte de sang. A-t-elle été victime d'une attaque ?
- Moi non, mais je suis passée par le canyon de Sharii et Big Foot. J'y ai trouvé un petit garçon que j'ai laissé chez ton guérisseur, le village a été rasé, les tepees brûlés, les gens massacrés. Des femmes, des enfants, des vieillards... Je n'ai vu aucun corps de brave, je pense qu'ils ont dû partir chasser. Quand ils reviendront, ils seront furieux, et je compte sur toi pour les calmer. J'aimerais aussi que toi et tes braves vous enterriez les corps, car je n'ai pas pu, je ne connais pas les rites Apaches pour l'adieu dans l'autre monde.
Le chef du village baissait la tête en priant. Quand il la releva, il demanda à la jeune fille en face de lui:
- Et que penses-tu faire maintenant ? Tu ne veux pas donner à ces lâches la leçon qu'ils méritent ?
- Oh ! si, mais je veux agir seule, si vous y participez, ils raseront votre village comme ils ont rasé les quatre autres. Et je ne veux pas que cela arrive.
- J'essaierai de contenir mes guerriers, mais ça ne va pas être facile.
- Je t'en suis reconnaissante. Mais puis-je rester ici quelques jours, le temps que ma blessure cicatrise et que Gringo se repose ?
- Bien sûr, tu es ici comme chez toi. Va demander à Etoile Dorée des habits neufs, le temps qu'elle lave les tiens, et tu séjourneras chez qui tu voudras.
- Non, je préfère dormir à la belle étoile.
Le chef, connaissant bien la jeune fille qui venait de se lever, se mit à rire, puis répondit:
- Scorpion Rouge ne changera donc jamais.

Au bureau du shériff, à Wild City, Teaspoon, le chapeau sur les yeux, faisait la sieste, les pieds sur son bureau. Il fut soudainement réveillé par des cris qui venaient du saloon. Il se leva péniblement et marcha d'un pas lourd vers Jimmy, qui ronflait bruyamment de l'autre côté de la prison. Il le frappa sur la tête, et lui cria dans les oreilles un DEBOUT ! retentissant. Le pauvre jeune homme se réveilla en sursaut et se leva brusquement en bafouillant :
- Qu'est-ce qu'il y a shériff ?
- Primo, on ne dort pas à côté d'une prison, deuxio, va voir ce qui se passe au saloon, il doit y avoir du grabuge. Et appelle Cody si tu n'y arrives pas.
- OK patron, j'y vais.
Il mit son chapeau et sortit. Teaspoon se rassit sur sa chaise en pensant : "C'est quand même bien pratique ces jeunes gens qui sont prêts à faire n'importe quoi pour avoir une place quelque part pour occuper cette maudite fonction de représentant de l'ordre dans n'importe quel bled paumé. On a la belle vie."

Au campement de Petite lune, Vic réfléchissait. Elle avait décidé d'adopter cet enfant qu'elle laisserait chez Cochise une fois qu'elle aurait terminé. Elle avait appris que Johnny, un homme de confiance de Cochise et de Loup solitaire, était enfermé dans une prison d'un bled de l'Oklahoma, Wild City. Elle se dit qu'elle irait le délivrer une fois son boulot accompli. Elle serait sans pitié. L'après-midi, elle alla à Fort Navajo pour repérer les lieux et essayer d'établir un plan. Le fort était bien protégé des attaques, des sentinelles veillaient jour et nuit sur la porte d'entrée en bois massif doublé de fer, et les remparts étaient très hauts, de sorte qu'on ne pouvait les escalader qu'à l'aide d'une corde solide. Il y avait à l'intérieur des soldats, mais aussi des femmes, des enfants et des vieillards. Elle eut envie de massacrer tout le monde du plus petit nourrisson au plus vieux des hommes. Et pourquoi cette haine des hommes et cet amour du sang ? C'était la voix de la vengeance qui lui dictait ce qu'elle devait faire. Elle ne contrôlait plus rien. Parmi les civils rassemblés dans la cour du fort, elle reconnut le frère de Loup solitaire, un grand métis, jeune et fort, tenant son chapeau noir à la main, et un bandeau rouge sang ceignant son front. Il travaillait au relais du Pony-Express à Wild City, lui aussi paierait pour sa lâcheté envers les siens.
Elle remonta sur son cheval et repartit vers le campement au grand galop.

Le soir venu, elle s'habilla d'un pantalon de peau avec des franges, enfila un haut en peau qui lui couvrait juste la poitrine, couvrit son visage et son ventre de peintures de guerres, rouges et noires, mit sa veste, peignit la croupe et l'encolure de Gringo en noir et rouge, se chaussa de mocassins, pour ne pas faire de bruit, prit des allumettes, des cartouches pour son revolver, son couteau dans sa ceinture, mit son ceinturon contenant son colt chargé, et alla embrasser son petit garçon.
Puis, elle monta à cru sur Gringo et partit au grand galop vers Fort Navajo.
Elle arriva vers minuit. Elle lança sa corde vers un rempart où il n'y avait pas de sentinelles et grimpa. Elle fit ensuite le tour, assomma avec sa crosse de revolver et tua d'un coup de couteau dans la nuque un premier gardien, puis un deuxième, et descendit dans la cour endormie. Elle contourna silencieusement le bâtiment principal après avoir neutralisé de la même façon deux autres gardes, et espionna le plus fautif de tous, le grand métis au bandeau rouge. Cachée derrière la fenêtre, elle visa soig neusement le lustre en diamant qui éclairait la salle entière, et il s'écrasa sur la table, au milieu des invités. Des femmes criaient, les hommes cherchaient à les rassurer pendant que d'autres cherchaient le responsable de cette plaisanterie en se ruant vers la fenêtre brisée. Mais Vic, souple comme un puma, avait déjà réussi à monter sur le toit. De là, elle craqua une allumette et la jeta dans l'herbe sèche autour de la maison. Le feu se propagea assez vite, car elle avait soigneusement calculé la direction du vent. Cachée dans l'ombre, elle tua trois hommes et, quand ils se rendirent compte que les coups de feu venaient du toit, ils escaladèrent le mur, mais trop tard, Vic était déjà loin. Elle avait atteint les écuries et ouvrait les boxes et détachait un par un les chevaux de leurs stalles. Puis elle prit une allumette et entreprit de faire brûler les écuries. La paille et le bois sec laissaient le feu se propager et deux minutes plus tard, il avait déjà atteint la maison où étaient rassemblés tous les soldats qui dormaient à poings fermés et ne se rendirent compte de l'incendie qu'une ou deux minutes plus tard. Quant à ses poursuivants, ils essayaient de rassembler les chevaux affolés et, trop occupés à éteindre le feu, ils ne virent pas la silhouette sombre de la jeune fille se glisser dans la maison maintenant occupée seulement par les femmes et les enfants. Elle assomma deux jeunes filles complètement affolées et amena leurs corps inertes dans la salle contiguë où elle les attacha avec leurs lacets.
Elle braqua son colt sur la tempe d'une autre femme plus âgée et dit aux femmes et aux enfants qui l'écoutaient attentivement, certaines n'arrivant plus à se maîtriser et pleurant à chaudes larmes ou serrant leurs enfants au bord de l'asphyxie :
- Toutes dans la pièce d'à côté, vite ! Emmenez vos enfants avec vous, sauf... Toi et toi.
Elle choisit deux petits garçons qui ne pleuraient pas et les éloigna de leurs mères pleurant et se lamentant.
- Ne vous inquiétez pas, eux n'auront rien. Mais vous...
Le groupe de femmes et d'enfants une fois entré dans la pièce, elle vérifia la fermeture de la fenêtre et, avant de sortir, mit le feu à la pièce, puis la referma. Le frère de Loup solitaire alerté par leurs cris, entra brusquement dans la maison et trouva Vic et les deux petits garçons. Il la menaça de son revolver mais elle le frappa avec une force telle que, surpris, il lâcha son arme. Elle la lui prit et lui écrasa la main puis lui cracha dessus avec mépris.
Une semaine plus tard, Teaspoon Hunter reçut un télégramme du capitaine de Fort Navajo :
"Compagnie décimée, plus de chevaux ni de vivres. Besoin secours immédiats."
Pourquoi Fort Navajo aurait-il été attaqué ? Les Indiens sûrement. Il sortit en courant prévenir la garnison installée en ville depuis les récents problèmes avec les Kiowas de la région. Le capitaine du 4° de cavalerie était un des rares amis qu'il se connaissait dans l'armée. Pendant ce temps, Buck était revenu de Fort Navajo et s'arrêta au bureau du shériff où il trouva Cody à peine réveillé de sa sieste. Il croisa son patron en rentrant et attacha son cheval à la barrière. Le prisonnier, dès qu'il entra, insulta Buck impitoyablement :
- Traître, lâche, tu combats contre ton peuple ! Je te reconnais, tu es le frère de Loup Solitaire, le libérateur de la nation Kiowa ! Lui, le plus brave d'entre les braves, combat pour la liberté des siens et toi, tu restes là à servir les blancs !
Il cracha sur Buck pour indiquer son mépris. Une voix s'éleva soudain sur le pas de la porte :
- Le frère de Loup Solitaire ? Ca tombe bien, je voulais justement le voir.
La silhouette à l'entrée du bureau s'avança jusqu'à apparaître en pleine lumière. L'Indien s'était agenouillé dans sa prison en voyant apparaître son chapeau noir, ses cheveux d'or noués à l'arrière de sa tête et ses yeux bleus nuit où on pouvait distinguer quelques étoiles. Seule sa poitrine arrogante recouverte d'une chemise bleu ciel trahissaient les caractéristiques d'une femme à cet instant où son visage était plongé dans l'ombre. Elle prit les clés de la prison sur la table qui servait de bureau à Teaspoon et ouvrit la porte à l'Indien enfermé depuis déjà deux semaines sans rencontrer aucune résistance de la part des deux jeunes garçons ébahis.
- Scorpion Rouge, cet homme est un traître, fit-il en désignant Buck.
Celui-ci se retourna vers le mur où il aperçut l'affiche jaunie où étaient inscrits les mots :

WANTED
This woman, blue eyes, blond hair. Army and dangerous.
10000 $ DEAD OR ALIVE

Il dégaina rapidement en se retournant, mais trop tard, la belle inconnue pointait déjà son revolver sur lui et Cody. Maintenant, il pouvait voir ses yeux couleur de nuit, mais ne put les fixer longtemps.
- Lache ton colt, je dois te ramener au camp de ton frère. Il a besoin de toi.
Pendant qu'elle parlait, elle entendit des pas derrière elle. Elle regarda dans le miroir et vit Teaspoon s'approcher avec méfiance.
Elle se retourna vivement et tira sur Teaspoon, le blessant au bras. Puis, elle refit face aux deux garçons, surveillés par l'Indien qui braquait sur eux un colt qu'il avait trouvé dans un tiroir du bureau.
- Buck Daly, c'est ça ? Je viens seulement te demander de faire un choix : soit tu acceptes de me suivre au camp de ton frère, soit tu refuses, dans ce cas là, c'est un peu embêtant pour toi, je te livre aux Apaches. Et tu devines la suite. S'ils apprennent ce que je viens de voir à Fort Navajo, je ne donne pas cher de ta peau.
- Pourquoi ? Qu'est ce que j'ai fait là-bas ? J'ai volé des chevaux ? J'ai tué des hommes ?
- Tu me demandes pourquoi ? Pourquoi ? Parce que... Elle n'eut pas le temps de lui répondre. Teaspoon lui avait tiré dans le dos et elle gisait inanimée sur le sol. Une flaque de sang ceignait sa poitrine délicate. Ses paupières s'étaient fermées sur ses beaux yeux devenus gris sous le poids de la douleur.

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