Le Poney Express


Parties 46 à 48

46

Le lapin était un des plats favoris de la jeune indienne avec le bison grillé. Mag savait bien le préparer et les herbes, que P.V. avait ramassées, en agrémentaient parfaitement le goût. La jeune blanche ne connaissait pas grand chose sur les plantes. Mais, depuis que son amie lui avait fait découvert ces quelques pousses qui pouvaient donner aux plats cuisinés une saveur si agréable, elle les utilisait apprenant chaque fois un peu mieux les doses et les manières de les consommer. Mag sortit donc le lapin du feu. Il était juste à point. Elle le confia à l'indienne qui sortit son couteau de chasse pour le découper. Celui-ci était fort bien aiguisé, et P.V. savait s'y prendre. Elle servit une part de viande à tout le monde. Cody était alléché par le fumet qui se dégageait du plat. Jusqu'à ce que Mag retire le lapin du feu, il n'avait pas ressenti les tiraillements de la faim, mais maintenant, il entendait bien son estomac lui crier famine. Dès que tout le monde fut servi, chacun commença à manger. Le cow-boy avala sa première portion sans prendre le temps de savourer le délicieux repas que Mag avait préparé. La jeune femme en fut plutôt flattée, prenant comme un compliment, la rapidité avec laquelle Cody avait fini sa part. Celui-ci n'hésita pas à se resservir un deuxième morceau. Mag en fit de même, elle avait faim et adorait la viande fraîche. P.V., quant à elle se contenta de son unique morceau. Malgré son goût prononcé pour le lapin, elle avait appris chez les indiens à toujours se rationner. En hiver, le produit de la chasse était rare, il fallait donc économiser les provisions faites durant l'été. La jeune femme en avait gardé l'habitude et aurait certainement beaucoup de mal à s'en défaire.

Lorsque chacun d'eux eut fini de manger, Mag ramassa les restes du repas et les enveloppa dans une besace de cuir où elle conservait habituellement la nourriture. Puis, la nuit commençant à tomber et l'atmosphère à se rafraîchir, elle jeta un nouveau morceau de bois dans le feu et les trois amis s'en rapprochèrent. Chasseur avait fini de dévorer sa proie. Il ne restait plus grand chose à part quelques miettes d'os qu'il n'avait pas fait disparaître. Il se leva, s'étira et se rapprocha de sa maîtresse près de laquelle il se recoucha. Tout en cherchant les caresses, il posa la tête sur les genoux de la jeune femme. Machinalement, P.V. se mit à le caresser. L'animal surveillait le nouveau venu dans la troupe. Il était maintenant plus intrigué qu'effrayé par sa présence. P.V. le sentait. Cody était toujours un peu effrayé par le prédateur. Il appréhendait cette première nuit qu'il allait passer avec lui. Il ouvrit la conversation le premier en demandant à l'indienne.
"Il n'a pas l'air de m'aimer beaucoup ton loup. Crois-tu qu'il me supportera à vos côtés cette nuit ?

P.V. continua de caresser son loup. Elle était sûre que l'animal aussi redoutable qu'il en avait l'air, ne s'attaquerait pas au cow-boy en pleine nuit, sauf bien sûr si celui-ci tentait de s'en prendre à elle. Mais, elle ne pensait pas un seul instant que telles étaient les intentions de Cody. Néanmoins, elle comprenait aussi ses craintes. Elles étaient naturelles. Chasseur était une bête assez impressionnante. P.V. avait appris que la peur était toujours mauvaise conseillère, aussi elle se décida à rassurer l'homme qui faisait maintenant route avec elles.
"Tant que tu ne lui donnes pas l'impression de vouloir t'en prendre à moi, tu ne risques rien. Tu n'as rien à craindre de lui. Je lui ai appris à bien se tenir. Il ne s'attaquera pas à toi ou à qui que ce soit d'autre sans raison.
- Mais s'il interprète mal un de mes gestes ? Demanda Cody qui malgré tout restait inquiet.
- Reste toujours calme face à lui. Lui répondit P.V. avec simplicité. Si tu n'as vraiment rien à te reprocher, il le sentira et se calmera lui aussi tout seul."

Cody n'était visiblement pas convaincu par les dires de la jeune femme. Mais P.V. ne savait pas quoi dire de plus pour rassurer le cow-boy. Elle se tourna vers Mag et la regarda comme si la jeune blanche allait pourvoir trouver une solution pour calmer les inquiétudes de Cody. Celle-ci aperçut bien le regard de son amie et comprit son dilemme. Aussi, prit-elle la parole pour lui dire :
"Cesse de te faire du souci au sujet du loup. P.V. à tes côtés, il ne te fera rien. Lorsque sa maîtresse dormira, il s'allongera à ses côtés pour en faire de même. Mais tranquillise-toi, si chasseur fait le moindre mouvement, P.V. le sentira et se réveillera avant même que tu ne le saches, toi. Et si P.V. s'éloigne, il en fera de même. Tu n'as donc absolument rien à craindre. Mais je sais à quel point on peut être impressionné par la première nuit passée à ses côtés. Et encore, tu ne l'as pas rencontré dans les mêmes circonstances que moi !
- Je vais essayer de faire un effort pour m'habituer à sa présence. Mais je ne cacherais pas qu'il m'effraie un peu. Répondit honnêtement Cody. Il m'a l'air impressionnant. Et je n'avais jamais approché de loup d'aussi près auparavant.
- C'est vrai qu'il est plus grand que ses congénères, lui déclara Mag, mais tu verras, malgré ses airs, il est moins féroce qu'eux !"

Mag essayait de se faire plus rassurante que possible. Elle savait que ce n'était pas évident de s'habituer à l'idée de dormir sereinement aussi près d'un animal sauvage comme Chasseur. Elle avait aussi eu beaucoup de mal, surtout après l'avoir vu attaquer Joe Blouder. Certes, c'était pour les sauver toutes les deux, mais elle avait été fortement impressionnée par la puissance de l'animal. Ce n'est que lorsqu'elle se rendit compte qu'il obéissait au moindre ordre de sa maîtresse, que ses peurs s'envolèrent. P.V. comprenait, elle aussi, parfaitement les questions de Cody. Même si elle savait qu'il ne risquait rien, elle ne parvenait pas à lui faire comprendre. Il aurait besoin de temps. La jeune indienne était prête à lui en donner, car pour elle, il n'était pas question de se séparer de Chasseur. Malgré tout, elle restait pleinement consciente que cela ne serait pas aussi facile. Bien qu'ayant vu le loup grandir aux côtés de sa maîtresse et obéir comme il le faisait, certains membres de la tribu craignaient le couple que l'animal et l'enfant de la forêt, comme ils l'appelaient de temps en temps, formaient. Et ceux-là n'avaient jamais pu se faire à l'idée de vivre aussi près de ce loup. Repensant à cela, P.V. se demanda si les amis avec lesquels Cody vivait accepteraient l'animal facilement et si celui-ci en ferait de même. Elle prit donc l'initiative de la conversation et demanda :
"William, tu as dis que tu vivais avec d'autres jeunes gens comme toi. Etes-vous nombreux ?"
- Je préférerais que vous m'appeliez Cody. C'est comme cela que m'appellent les autres. Cela dit, pour répondre à ta question, nous sommes sept à faire des liaisons régulières. Nous vivons tous sous le même toit et cela se passe plutôt bien. Pour la plupart, nous sommes sans famille, aussi quand on est tous ensemble, on a vraiment l'impression d'en former une. Puis, il y a Rachel, c'est une jeune femme qui fait la cuisine et le ménage pour nous. Elle est excellente cuisinière, grâce à elle on mange bien et à notre faim. Elle vit dans une petite maison à part de notre dortoir, mais juste à côté. En fait, le relais est en dehors de la ville, cela nous laisse plus de liberté et de tranquillité. C'est plutôt sympa. Vous y serez bien. Et puis, le fait d'être à l'extérieur de la ville permettra à ton loup d'être plus libre. Il n'effraiera pas les habitants de Sweetwater et ne risquera pas de se faire tuer !"

Cody avait rajouté cette dernière remarque, car il avait comprit en observant la jeune indienne et son compagnon à fourrure qu'elle ne se séparerait pas de lui. Il pensait ne pas avoir de mal à convaincre les autres membres du relais de l'accepter. P.V. lui en fut reconnaissante et lui adressa un nouveau petit sourire. Mag reprit alors :
"Et en quoi consiste le travail exactement ?
- Nous transportons le courrier d'une ville à l'autre. Généralement, cela ne se passe pas comme ce voyage là. Chacune de nos courses est sérieuse. Entre deux voyages, nous donnons un coup de main au marshal Hunter. C'est un type génial. Quand le shérif était encore en ville, il s'occupait uniquement du relais. C'est lui qui nous a choisi et qui nous a formés. Il nous considère tous un peu comme ses enfants."

A la demande de Mag, Cody lui raconta comment l'ancien Shérif de Sweetwater avait épousé Emma la jeune femme qui aidait Teaspoon Hunter à tenir le relais. Le couple nouvellement formé avait alors quitté la région pour s'installer comme fermier, travail plus calme que celui de Shérif. Teaspoon, qui était un ancien marshal, avait alors ressorti son étoile pour maintenir l'ordre, et les habitants de la ville avaient finalement décidé de le garder comme protecteur de la loi. Cody avait l'air d'apprécier beaucoup ce fameux Teaspoon. Il était fier de parler de lui et le présentait comme un homme bon en tout point. Cody et Mag discutèrent encore un moment. P.V. se contenta d'écouter tout en caressant son loup. Le cow-boy lui paraissait vraiment sympathique. Finalement, ils décidèrent de se coucher. Chacun s'enroula donc dans sa couverture. Chasseur s'allongea près de sa maîtresse. P.V. savait que l'animal veillerait sur elle toute la nuit. Ils s'endormirent tous rapidement, même Cody qui sembla avoir oublié la présence du loup.


47

P.V. ouvrit les yeux lorsqu'elle sentit Chasseur bouger. L'animal était toujours couché près d'elle. Il semblait calme et n'avait pas l'air d'avoir pressenti un danger. Il était tout simplement l'heure pour eux de se lever. Le soleil apparaissait tout juste au-dessus de l'horizon. L'indienne qui était jusqu'alors couchée sur le côté, se tourna pour se mettre sur le dos. Le loup aussitôt vint sur elle pour la saluer. P.V. prenait toujours cinq minutes avant de se lever pour dire bonjour à son compagnon. C'était un moment qu'elle aimait particulièrement. Puis, elle se leva enfin. Tout comme son loup, elle s'étira avec plaisir. Elle constata ensuite que ses amis dormaient encore. Il était tôt, mais fidèle à son habitude, elle s'était levée de bonne heure. Elle décida donc de se mettre à préparer le café. L'indienne n'en buvait pas, mais elle avait appris à le faire depuis qu'elle voyageait avec Mag. Celle-ci en consommait beaucoup. Elle raviva ensuite le feu, et mit de côté quelques braises encore rougeoyantes. Lorsque tout fut prêt, la jeune femme posa la cafetière de son amie sur le feu. Ensuite, elle remplit d'eau la timbale que lui avait offerte le père de Mag et la posa au milieu de braises qu'elle avait rassemblées juste avant. Pendant qu'elle accomplissait ce rituel matinal, le loup ne bougea pas. Il resta couché près de la couverture de sa maîtresse.

Aucun des deux autres compagnons de route de l'indienne ne se réveilla durant le temps que dura cette préparation. Le soleil était encore plutôt bas. P.V. avait pour habitude de réveiller Mag lorsque le café était prêt, aussi, elle commença à ranger ses maigres affaires. Ce jour-là, elle en profita aussi pour natter ses cheveux. Elle fit une seule tresse, c'est Mag qui lui en avait donné l'idée. La jeune blanche coiffait, elle aussi, souvent ses cheveux blonds. Ils étaient moins longs que ceux de P.V. mais elle en prenait autant soin. La plupart du temps, Mag était coiffée avec un chignon. Sa chevelure était épaisse et bouclée, aussi n'importe quelle coiffure qu'elle arborait tenait sans problème jusqu'à la fin de la journée quoi qu'elle fasse durant celle-ci. L'indienne était en train de natter ses cheveux lorsque Cody se réveilla à son tour. Aussitôt Chasseur leva la tête et regarda dans sa direction. Le cow-boy remarqua le geste, mais l'animal n'avait pas l'air d'être belliqueux, aussi, il n'y prêta pas plus attention que cela. P.V. se retourna pour voir qui avait fait réagir le loup ainsi. Elle salua donc Cody avec un aimable sourire. Le jeune homme lui rendit son salut et lui demanda :
"Tu es debout depuis longtemps !
- Non, pas très. Lui répondit l'indienne, je me lève toujours de très bonne heure. L'habitude !"

L'odeur du café, montant de la cafetière, vint chatouiller le nez de Cody. Celui-ci tourna la tête vers le feu et constata qu'il n'avait pas rêvé et que le café était bien en train de chauffer. Il déclara alors à P.V..
"Tu es debout depuis suffisamment longtemps pour avoir fait le café !
- Il ne faut pas beaucoup de temps pour cela ! Répondit-elle comme pour se justifier.
- C'est une gentille attention, mais il fallait nous réveiller ! Reprit Cody qui appréciait néanmoins beaucoup le geste de la jeune femme.
- J'allais le faire !"

Disant cela, l'indienne s'approcha de Mag et la réveilla gentiment. La jeune femme encore un peu endormie ouvrit les yeux et s'assit veillant à rester sous sa couverture. Elle salua Cody et son amie puis savoura l'odeur du café chaud. Sa boisson matinale était prête, elle n'en avait pas bu depuis qu'elles avaient commencé à suivre le cavalier. C'est ce qui la poussa à sortir de sous ses couvertures. Rapidement, Mag servit deux tasses et en tendit une à Cody. Pendant ce temps, P.V. plongea une feuille encore verte, qu'elle avait sortie d'un petit sac de cuir, dans l'eau de la tasse qu'elle avait préparé en même temps que la cafetière. Puis, elle attendit quelques instants remuant l'eau avec le dos de sa fourchette. Mag savourait son café tranquillement, écoutant Cody qui lui expliquait le reste du chemin. Il ne restait guère plus qu'une simple journée de voyage. Dans la soirée, ils devraient atteindre le relais. Le cow-boy restait persuadé que les deux jeunes femmes obtiendraient le poste sans difficulté. P.V. fut la première à finir sa boisson. Elle sortit alors un morceau de viande séchée qui lui restait et se mit à le mâchouiller tout en finissant de rassembler ses affaires. Mag et Cody ne furent pas longs à faire comme elle. Chacun d'eux avait hâte d'arriver. Le cow-boy avait envie de dormir de nouveau dans un bon lit et la jeune femme voulait savoir si elles auraient suffisamment de chance pour être embauchées.

Pendant qu'ils rangeaient leur campement, Chasseur comme à son habitude s'éclipsa. Il lança un dernier regard à sa petite maîtresse pour être sûr qu'elle ne risquait rien et s'enfonça dans les buissons. Seule P.V. aperçut son départ, mais elle n'en dit pas un mot sachant que bientôt il serait de retour à ses côtés. Dès qu'ils furent prêts, les deux jeunes femmes montèrent à cheval pour quitter le coin. C'est à ce moment là que Cody constata l'absence du loup. Pourtant, les deux jeunes femmes ne semblaient pas s'en soucier. Le cow-boy observait les buissons le cherchant des yeux, mais ne voyant rien il porta son regard sur l'indienne. Celle-ci était couchée sur l'encolure de son cheval et semblait lui parler à l'oreille. C'est Mag qui aperçut finalement l'hésitation du jeune homme qui les accompagnait. Elle lui demanda alors :
"Il y a un problème, Cody ?
- Je crois ! Répondit-il sans pouvoir quitter des yeux P.V. qui semblait toujours en pleine conversation avec son cheval. Le loup a disparu, vous ne l'attendez pas."

Entendant que l'on parlait de son compagnon, l'indienne se redressa. Cody détourna les yeux rapidement pour regarder Mag. La jeune femme lui sourit et lui expliqua :
"Non, il nous rejoindra plus tard. Il sait toujours retrouver la trace de P.V...."
Cody haussa les épaules et grimpa sur le dos de son cheval. Avant de s'éloigner, il jeta quand même un dernier regard au buisson comme pour voir si le loup n'était pas déjà de retour. Puis, les trois amis se mirent en route.


48

Cody ne tarda pas à ouvrir la conversation avec Mag. Le dialogue débuta, abordant des sujets très divers. L'un comme l'autre avait l'air d'avoir toujours quelque chose de nouveau à se raconter. Ils parlaient de tous les sujets qui pouvaient leur passer par la tête. Cela allait de leur amour commun pour les grands espaces aux personnages étranges qu'ils avaient pu rencontrer durant leur vie. Lors de leurs échanges d'opinions, les deux jeunes gens découvrirent qu'un point commun les unissait. Ils aimaient tous les deux lire. Mag adorait particulièrement les livres, notamment ceux de jeunes auteurs français, et Cody affectionnait lui les romans à 10c que l'on trouve dans toutes les petites épiceries. Mag admit cependant que pour se divertir, il lui arrivait de les lire aussi. Elle trouvait amusantes ces petites histoires, souvent consacrées à l'ouest sauvage. Le cow-boy avait l'air content car d'après lui personne au relais ne semblait comprendre sa passion pour ce genre d'activité, Jimmy étant, semble-t-il, l'auteur le plus fréquent des railleries dont il était l'objet. Cody proposa alors à Mag de s'échanger leur roman et la jeune femme accepta.

P.V. écoutait cette conversation avec plaisir. Elle ne savait pas lire. La langue de son amie lui posant assez de difficultés de prononciation et de compréhension, sans en rajouter avec la lecture ou l'écriture. Et puis, Mag lui racontait fréquemment les histoires qu'elle avait lues. L'indienne espérait que même si elles étaient prises au relais de Sweetwater, elle continuerait. Elle aimait beaucoup écouter son amie. Celle-ci s'exprimait avec un parlé clair et prononçait souvent de belles phrases, même si P.V. ne les comprenait pas toujours, les sonorités lui plaisaient et cela lui suffisait. Cody remarqua que la jeune indienne ne se mêlait pas à la conversation. Il ne souhaitait pas qu'elle se sente délaissée dès le début. Cependant, il ne savait pas comment faire pour l'intégrer à la conversation. Elle semblait être plutôt solitaire. Kid l'avait été au début, mais il s'était très vite intégré, par contre Ike qui était déjà isolé à cause de son handicap, était toujours resté un peu en retrait des autres. Cody se demandait donc si comme Kid, elle finirait par se sentir bien au relais ou si à l'image de Ike, elle resterait toujours un peu dans son coin.

Néanmoins, tout en se posant ces questions, il continuait d'échanger ses points de vue avec Mag. Leur conversation allait bon train et P.V. qui écoutait au début, finit rapidement par se lasser. Elle se mit donc à observer la forêt qui l'environnait. Celle-ci devait les accompagner jusqu'à Sweetwater, leur avait dit Cody. Elle en était donc contente. Le coin était loin de ressembler aux collines dans lesquelles elle avait grandi, mais il semblait agréable. La forêt avait l'air plutôt verdoyante, et surtout giboyeuse. L'indienne espérait pouvoir continuer de chasser de temps en temps. Elle entendait de nombreux petits oiseaux pousser leurs trilles au-dessus de leurs têtes. En chasseuse qu'elle était, elle remarqua aussi de nombreuses marques indiquant le passage d'animaux. Cela ne faisait aucun doute, dans cette forêt, elle était sûre de retrouver un peu de ses collines. Il ne leur restait plus qu'à être embauchées. P.V. se demanda alors, si cela serait aussi facile qu'avait l'air de le sous-entendre Cody. Mag semblait moins sûre que lui. La jeune blanche n'en avait dit mot, mais P.V. l'avait senti.

La matinée commençait à bien s'avancer. Cody et Mag absorbés par leur conversation ne remarquèrent pas le retour du loup à leurs côtés. Celui-ci avait rejoint l'équipe qui voyageait maintenant ensemble et aussi docilement qu'à son habitude, il vint se mettre aux côtés d'Esprit Sauvage. Ce n'est que lorsque midi approcha que les deux jeunes blancs s'aperçurent de son retour. Cody se rendit alors compte qu'il était tellement plongé dans sa conversation avec sa nouvelle amie qu'il en avait totalement oublié l'indienne qui voyageait avec eux. Il s'en excusa. P.V. avec un petit sourire lui répondit :
"Il n'y a aucun mal. Je ne maîtrise pas votre langue correctement. Alors, j'écoute. Certaines fois, je ne comprends pas tout. Mais, je trouve cela amusant de voir que vous avez tellement de choses à vous raconter alors que vous ne vous connaissez pas."

La réplique de la jeune femme ne parvint pas à convaincre Cody qu'elle ne leur en voulait pas. Lui-même avait du mal à admettre qu'il ait pu l'oublier. Il aurait voulu qu'elle parle avec eux. Il craignait qu'elle ne sente plutôt seule et mise de côté parce qu'il avait oublié sa présence. Le cow-boy souhaitait vraiment que les deux jeunes femmes soient embauchées et restent avec eux, aussi, il désirait faire en sorte qu'elles en aient vraiment envie. Il espérait qu'en les accueillant bien, cela y contribuerait. Il reprit donc :
"Je tiens quand même à m'excuser, je ne voudrais pas que tu le prennes mal. Nous t'avons un peu mis à l'écart cela ne doit pas être drôle pour toi... "

Cody se sentait vraiment gêné et il avait en plus l'impression qu'en essayant de s'excuser, il ne faisait qu'envenimer les choses. Le calme dont P.V. faisait preuve n'arrangeait pas les choses. Son regard profond le troublait énormément et son sourire était si agréable. C'est alors que Mag vint à sa rescousse :
"Tu ne changeras pas P.V., elle ne parle jamais beaucoup. Elle a pour devise qu'il vaut mieux savoir écouter que bavarder. Je suis sûre qu'elle ne t'en veut pas, pas plus qu'elle ne m'en veut. Il va falloir t'y habituer. Ce n'est pas une grande parleuse. Avant que l'on se joigne à toi, cela m'arrivait souvent de parler seule. Elle m'écoutait, parfois répondait, mais sans jamais vraiment discuter. C'est P.V. telle qu'elle est... ."

Mag aurait voulu essayer de faire comprendre à Cody que P.V. ne lui en voulait pas de n'avoir pas été mêlée à la conversation. Elle n'était pas sûre d'y être arrivée. Le cow-boy continuait de paraître gêné. Le silence s'abattit alors sur eux. Cody n'osait plus trop engager la conversation, ne sachant vraiment plus comment aborder la jeune indienne. Mag se taisait aussi cherchant comment convaincre leur nouvel ami qu'il n'avait rien fait de mal. Et P.V. restait fidèle à ses habitudes. Cependant, elle se rendit compte que ce silence qui s'était abattu sur eux avait pour cause la gêne de Cody, aussi, elle finit par le rompre proposant de s'installer pour manger un morceau. La proposition fut acceptée par tous.

Suite

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