La dame de pique


Chapitre 3

Le plan

Le vieil Hunter se leva de très bonne heure ce matin là, impatient de se replonger vingt ans en arrière et de coucher sur le papier cette histoire de leur vie au relais... Après une brève toilette et un petit déjeuner succinct, il se remit à écrire doucement, laissant peu à peu revenir à sa mémoire tous ses souvenirs enfouis au plus profond de son être. Ils ressurgissaient presque toujours par surprise, provoquant chez le vieil homme émotion et ravissement. La brise de cet après midi là, il s’en rappelait encore, il pouvait presque la sentir sur son visage, une douce brise rafraîchissante par cette chaude journée d’été 1861... Mary Jane était plongée dans son livre, assise à même le sol, près de la grange. Voilà quelques jours qu’elle vivait au relais, installée dans une chambre de la petite maison de Rachel.
Hunter tourna la dernière page griffonnée de son cahier, posa sa plume sur le papier gondolé par l’humidité et reprit son voyage dans ce passé lointain...

"Les présentations s’étaient bien passées, écrivit-il, et la jeune fille semblait bien s’intégrer dans notre petite équipe. Ils avaient tous, sans exception, accepté de l’aider dans sa mission. Lou était ravie d’avoir une amie de son âge à qui parler des tourments que lui assénait le mariage, et malgré leurs nombreuses différences, elle trouva en Mary Jane une bonne confidente. Les jeunes femmes échangeaient leurs craintes et leurs désirs et passaient beaucoup de temps ensemble. Louise l’avait accompagnée en ville faire quelques achats notamment une nouvelle tenue plus appropriée à la vie à Rock Creek ; un pantalon, et un chemisier étriqué avaient fait l’affaire, et tandis que ma petite Lou rêvait d’endosser enfin une ravissante tenue de jeune femme, Mary Jane se débarrassa de la sienne en la jetant au fin fond d’une malle que lui avait donnée Rachel. Avec ce chapeau enfoncé sur sa tête, et son arme qu’elle portait sur un ceinturon qui lui tombait sur les hanches, elle arborait son nouvel air de "cow boy" avec fierté mais n’en restait pas moins séduisante. Cody lui apprit à se servir de son arme, avec toute la patience dont elle pouvait rêver, ravi de pouvoir se l’accaparer tout une après midi. William souffrait du temps que Mary Jane consacrait à Lou, ce cher William F. Cody aurait aimé avoir l’exclusivité... comme toujours, et il finit par obtenir ce qu’il désirait. Entre Mary Jane et lui, les choses s’accéléraient à vue d’oeil. Quelques fois, ils enfourchaient un cheval et disparaissaient pendant des heures, prétextant une simple ballade..."

Cody regardait droit devant lui, perché sur le rocher qui surplombait le canyon. Mary Jane se tenait juste derrière, hésitant à s’approcher. De là où elle était, la vue était tout aussi belle, mais Cody se retourna bientôt et lui tendit la main.
-Viens plus près, viens je te dis, tu ne crains rien, je suis là ! dit-il sûr de lui.
D’un pas réticent, la jeune fille attrapa sa main. Cody la plaça juste devant lui, face au vide et passa ses bras autour d’elle, la serrant fortement contre lui.
-C’est magnifique... murmura-t-elle.
-J’adore cet endroit, j’y lis pendant des heures.
-Tu as promis de me lire un passage de ce livre de...comment déjà ? demanda-t-elle en se retournant vers lui.
-Hezekiah Horn ! continua Cody, un grand aventurier ! Un type formidable que j’ai eu la chance de croiser... Je veux bien lire pour toi... reprit-il en souriant, j’ai toujours un livre avec moi... c’est un peu comme une bible.
Le jeune homme se pressa d’aller chercher son bouquin, et retourna près de Mary Jane qui s’était assise par terre, tout près du bord de la falaise. Ravi de capter toute son attention, Cody se mit à lire son passage préféré ; le petit livre serti de cuir marron était si usé qu’il avait certainement dû le lire des milliers de fois...

La jeune femme buvait littéralement ses paroles et lorsqu’il eut terminé et qu’il leva ses yeux vers elle, elle lui sourit. Mary Jane n’avait cessé de le dévorer du regard, plongée dans le bleu si clair de ses yeux, elle approcha son visage du sien et déposa sur ses lèvres un baiser. Cody était aux anges ; conquis par ce premier élan, il posa ses mains autour de sa taille et attira doucement son corps contre le sien, attisant bien plus le désir qu’ils avaient l’un pour l’autre. Leurs lèvres se trouvèrent à nouveau, plus longuement et bien plus passionnément cette fois. Revigoré par cette douce chaleur qui s’empara de lui sitôt leur étreinte passée, Cody eut un large sourire, et tout en gardant les yeux rivés sur cette beauté qui l’avait fait chavirer, il lança sur un ton conquérant "un jour je ferai le tour du monde Mary Jane et je deviendrai aussi célèbre qu’Hezekiah Horn !" La jeune femme le regardait, fascinée par cette passion qui brûlait en lui, elle l’admirait pour ça. A cet instant, elle l’aurait suivi au bout du monde. Elle savait bien que rien, rien sur cette terre ne pourrait le faire changer de route, et c’était tant mieux, un rêve si beau, si grand, ça ne se sacrifie pas.
-Est-ce que New York est aussi beau que ce qu’on dit ? demanda-t-il alors.
-Disons que c’est... différent. Mais je comprends que les gens de là-bas aient envie de voir l’Ouest ! répondit-elle alors qu’elle admirait le paysage qui s’offrait à elle en s’avançant au plus près de la falaise.
Cody la rejoignit et passa un bras autour de ses épaules.
-Avec le chemin de fer, des tas de gens vont venir ici admirer les plus beaux coins sauvages des territoires de l’Ouest et vivrent comme de vrais Cow Boys ! railla le jeune homme en montrant du doigt la plaine désertique qui s’étendait devant eux.
-Peut-être oui ! Mais la plupart d’entre eux a peur des indiens et des cow-boys ! ricana Mary Jane. Est-ce que tu imagines, des notables New-Yorkais avec leur petite famille à Rock Creek, se promenant dans leurs beaux habits au milieu de la rue ! Ils te regarderaient comme une bête curieuse à cause de ta veste à franges et ils feraient le bonheur du premier malfrat venu !
-Qu’est ce qu’elle a ma veste ? demanda Cody en grimaçant.
-Rien, elle est très bien ! rétorqua Mary Jane en riant. Voyons William, personne ne mettra les pieds ici, les gens de la ville pensent que l’Ouest est le plus grand repère de hors la loi du pays et que les hommes qui vivent ici sont des sauvages... sans parler des indiens qui terrorisent tous les petits garçons de New York !
-Ce qu’il faudrait alors c’est qu’ils ne bougent pas de chez eux... marmonna Cody un large sourire aux lèvres, il faudrait leur montrer que la vie et les gens d’ici sont fantastiques !
-Comment ça ? demanda Mary Jane perplexe, amusée par la soudaine vivacité qui s’était emparée du jeune homme.
Ses yeux brillaient à nouveau et s’agitaient sur l’horizon, une foule d’idées semblaient l’envahir, toutes plus surprenantes les unes que les autres, toutes aussi farfelues que celle qu’il énonça à la jeune femme en la regardant droit dans les yeux :
-Et bien, si tu prends quelques cow-boys, de fins tireurs par exemple, de bons cavaliers, quelques chevaux et des animaux comme des bisons, et même des indiens, pourquoi pas ! Tu emmènes tout ce petit monde jusqu’à New York, et les gens de la ville découvriraient que l’Ouest n’est pas si "terrible" !
-Ben toi alors... t’as de ces idées ! ricana Mary Jane, remarque, reprit-elle, je t’imagine bien devant un parterre de New-Yorkais ébahis en te voyant jouer du lasso ou te servir de ton arme !
Elle rit de bon coeur, jetant sa tête en arrière. -William F. Cody à la conquête de New York ! ! plaisanta-t-elle en levant les bras au ciel.
-Ouais... je crois que j’adorerais ça !
Ils se mirent à rire de cette idée saugrenue. Ils étaient comme deux enfants perdus dans leurs rêves. Le soleil était haut dans le ciel, et de là où ils étaient, ils auraient pu toucher les nuages. Jamais Mary Jane ne s’était sentie aussi bien, jamais.

En dehors de ses nombreuses escapades avec Cody, Mary Jane avait profité de ses quelques jours pour repérer les lieux autour de l’hôtel particulier, les différentes sorties possibles, les allées et venues dans la rue et avait tout noté et répertorié sur un petit calepin. Ces méthodes semblaient totalement superflues à Jimmy, qui le lui avait fait remarquer en riant.
"Il faut que tout reste identique avant mon passage et après, c’est le seul moyen pour ne pas attirer l’attention... il faut tout prévoir.", avait-elle répondu sérieusement.

Hickok et Hunter avaient aussi mené leur petite enquête en ville sur Liam Nielson, et étaient en passe de fournir pas mal de renseignements à Mary jane. Nielson possédait un hôtel particulier richement décoré, et s’occupait de commerce et de transactions. Sur ce point, ils n’avaient pas pu en apprendre davantage et cela confirmait bien ce qu’avait dit le colonel Grant ; ce Nielson était si mystérieux quant à ses activités, que le soupçonner ne fut pas difficile !

Chaque soir, il entrait dans le Saloon, certainement pour quelque rendez-vous galant ; mais ce qui étonna Hunter, c’était qu’un type aussi riche, aussi propre sur lui, traîne dans un tel tripot. Avec tout son argent il aurait pu acheter toutes les filles de l’endroit... Il fit part de ses pensées à Jimmy...
-Il doit certainement rencontrer quelqu’un là bas, le saloon est rempli de soldats depuis qu’ils se sont installés dans la région, et comme par hasard, Nielson est arrivé à Rock Creek peu de temps après...
-Quelqu’un du camp lui vendrait des informations ?
-Comment aurait-il pu avoir des documents si ce n’était quelqu’un du camp lui même qui les lui avait donnés ?
-Peut-être une fille... il se sert peut-être d’une fille pour soutirer des informations... avait suggéré Jimmy.

Son hypothèse n’était pas bête... Teaspoon se rappela alors que chaque semaine, les vendredis soirs, Martha, la gérante du saloon, envoyait quelques-unes unes de ses filles vers le camp de l’armée situé à l’extérieur de la ville, il aurait alors été facile pour l’une d’entre elles de voler des documents sur les ordres de Nielson, et il n’aurait eu qu’à les récupérer en venant au saloon la semaine qui suivait... La fille le ferait monter dans une chambre et lui vendrait alors les précieux papiers et cela était bien plus discret que de rejoindre Nielson à son hôtel ! Ils décidèrent de faire-part de leurs découvertes à Mary Jane le soir même.
-Il faut que l’un d’entre nous aille voir ce qui se passe dans ce saloon, hormis Jimmy et moi.
-Ecoutez Teaspoon, répondit Mary Jane, soucieuse, il faut découvrir qui lui fournit ses documents et dans le même temps lui reprendre ceux qu’il a déjà, on ne peut pas prendre le risque de se découvrir sur l’un ou l’autre des tableaux.
-Je sais bien oui...
-Il faudrait que l’un d’entre vous le suive toute la soirée pendant que moi je fouillerai son hôtel particulier.
-Vous ne pouvez pas y aller seule Mary Jane, on ne sait jamais coupa Jimmy.

Un plan émergeât rapidement de ses discussions, Mary Jane et Cody s’introduiraient chez Nielson, pendant que Lou, se faisant passer pour une serveuse, et Kid lui fileraient le train au saloon. Cette idée n’avait pas réjoui Kid plus que ça, savoir Lou au milieu de tous ces types saouls ne lui plaisait guère.
"Arrête un peu Kid ! avait-elle répondu à ses grognements, je suis grande et je sais me défendre !"
Pour éviter tout problème éventuel entre Kid et un de ces types, Teaspoon avait finalement décidé d’envoyer Lou et Noah au saloon "cela vaut mieux... pour vous deux !" avait-il ajouté. Kid et Buck seraient chargés de faire le guet à l’extérieur, et fileraient Nielson hors du Saloon.
Hickok surveillerait les allées et venues devant l’hôtel particulier, protégeant ainsi Mary Jane et Cody d’une arrivée soudaine et Teaspoon resterait à son poste de Shérif, comme à son habitude.
Ce soir là, tout avait été mis au point, chacun à sa place, chacun son rôle. Mary Jane agirait le lendemain soir.

Assise sur les marches qui menaient à la chambrée, Mary Jane ne dormait pas. Demain soir l’affaire serait réglée et elle devrait certainement repartir avec Grant, afin d’accomplir un nouveau "travail". Elle pensa à Cody, à Lou, à Teaspoon et aux autres qui avaient été si gentils. Ils lui manqueraient c’était sûr.
-Est-ce que ça va ? demanda Lou sur le pas de la porte, tu te sens prête ?
-Je crois oui... mais c’est la première fois que je vais devoir accomplir un coup en faisant confiance à autant de gens !
-Tu sais que tu peux compter sur nous tous.
-Je sais oui, mais je m’en voudrais si l’un d’entre vous était blessé... on ne sait jamais.
-Tout se passera bien... j’en suis sûre rassura Lou.
-J’ai pas non plus envie de vous quitter ! avoua Mary Jane en souriant timidement à sa nouvelle amie.

Pendant ce temps, à l’intérieur, alors que Noah, Kid et Buck étaient plongés dans le sommeil du juste, Jimmy ne dormait pas lui non plus...
-A quoi tu penses Cody ? demanda-t-il en voyant son camarade les yeux rivés au plafond.
Cody était allongé sur sa couche, juste à côté de celle de Hickok.
-A Mary Jane soupira-t-il.
-C’est une chouette fille... répondit Jimmy, avec un sacré caractère ! Elle se débrouillera bien, tu devrais pas t’en faire pour elle.
-Je sais oui... j’aimerais bien qu’elle reste.
-Vraiment ? Je croyais que tu voulais jouer les scouts ! railla Jimmy.
-Elle n’a qu’un mot à dire Hickok et je change mes plans... assura le jeune homme.
Jimmy s’assit sur le bord de sa couchette, et se rapprocha de son camarade.
-Quoi ? ricana Hickok, surpris par sa réponse. Remarque je comprends que tu préfères t’engager avec elle plutôt qu’avec l’armée !
-On pourrait partir tous les deux et parcourir le pays... J’ai tant de projets Jimmy ! Mais ce contrat qu’elle a signé avec Grant... ça fiche tout par terre. Elle va certainement devoir repartir avec lui après cette histoire.
-Elle reviendra, est-ce que tu as vu comment elle te regarde ? Je ne pense pas qu’elle ait envie de te perdre ! Et je connais les femmes ! continua-t-il en souriant. Tu crois qu’on sait pas ce que vous fabriquez quand vous vous échappez tous les deux ? plaisanta-t-il pour taquiner son camarade.
Cody se mit à rire doucement, un peu gêné.
-Oui mais combien de temps il faudra que j’attende hein ?
-Le temps qu’il faudra mon vieux... Grant ne la retiendra pas éternellement !
-Et si elle ne revenait pas ? Je ne pourrais pas l’attendre indéfiniment Jimmy.
-Et bien peut être que Grant pourra nous donner des informations à ce sujet, peut-être même qu’il la laissera en paix quand elle lui aura remis les documents !
-Oui, j’espère que tu as raison... marmonna Cody.

Lou scrutait le ciel étoilé de cette douce nuit d’été.
-Qu’est ce qui t’attend après ça Mary Jane ? demanda-t-elle.
-Ce que Grant aura décidé pour moi ! dit la jeune fille en souriant, j’aurais tant aimé rester...
-Peut être que tu seras libre après cette histoire.
-Je ne sais pas si aux yeux de Grant ces quelques documents détenus par Nielson, aussi importants soient-ils, suffiront à rembourser tout ce que j’ai volé jusqu’à présent ! J’ai bien peur que Grant ne me lâche pas de si tôt ! La jeune femme hésitât un instant avant de reprendre, sur un ton monotone. Il va se servir de moi Lou, autant de temps qu’il en aura besoin. Et si un jour je peux revenir, William ne sera certainement plus là, trop occupé à parcourir ce vaste pays.
-C’est trop bête Mary Jane, je suis sûre que Cody préfèrerait rester près de toi. Peut-être qu’il t’attendra, qui sait ?
-Peut-être oui, mais je ne peux pas le faire attendre indéfiniment Lou ! Je m’en voudrais trop... il ne parle que de ça, voyager, jouer les pionniers ! C’est son rêve ! Si seulement je connaissais les intentions de Grant à mon sujet, tout serait plus simple !
-Nous le saurons bientôt, et peut-être que toi et Cody vous pourrez faire des projets !
-Je l’espère de tout mon coeur Lou... répondit Mary Jane un large sourire aux lèvres, de tout mon coeur ! répéta-t-elle dans un soupir.

La journée passa bien vite, Mary Jane, trop occupée à préparer son intervention à l’hôtel particulier de Nielson, ne réapparut qu’en fin d’après midi. Chez Rachel, les garçons étaient présents, ils prenaient une collation avant de partir prendre leur poste en ville.
Lou était déjà au saloon, et Kid ne tenait plus d’attendre.
-On devrait y aller, Lou est seule là bas ! marmonnait-il toutes les cinq minutes.
-T’en fais pas Kid, elle connaît Martha, et c’est une femme de confiance, elle ne laissera personne approcher de Lou. Je lui ai parlé., dit alors Mary Jane pour le rassurer tout en s’asseyant autour de la table.
-Vous avez parlé à quelqu’un de nos projets ? s’exclama alors Hunter.
-Ne vous en faites pas, je lui ai simplement dit que nous devions surveiller un soldat et que Lou était là pour ça... rien de plus.
-C’est déjà trop ! Non de dieu Mary Jane !! s’écria le Marshall exédé. Si cette bonne femme dit quoi que se soit, non seulement Lou risque d’être en danger, mais cela risque de tout faire capoter !
-Je... je lui ai donné de l’argent... continua la jeune femme très calme, beaucoup d’argent. Elle ne dira rien. Il n’arrivera rien à Lou.
Avalant le morceau de pain qu’elle avait dans la bouche, elle reprit, sur un ton bien plus autoritaire.
-Calmez-vous un peu, d’accord ? Sinon c’est vous et votre stress qui allez tout faire capoter. Je veux avoir les mains libres, personne dans mes pattes. Vous ferez exactement tout ce que je vous dirai de faire, est-ce que c’est bien clair ?
Un lourd silence s’installa. Clouer le bec à tous ses garçons n’était pas chose facile, Hunter le savait bien, pourtant, ce soir là, ils l’écoutèrent. Sûre d’elle, la jeune femme exposa le déroulement de la soirée. Elle s’adressa à Noah :
-Va donc rejoindre Lou, et ne la quitte pas une seconde. Les autres allez prendre vos places. Je vais me préparer, Cody et moi serons en ville dans une heure. Jimmy tu devras nous donner le feu vert quand Nielson sera dans le saloon. Un simple geste suffira... Cody tu resteras en bas de l’hôtel dans l’entrée, et tu ne te soucieras pas de moi, pas une minute. Dès que Nielson sera dans le saloon, je commencerai les recherches. Son bureau est semble t il au premier étage. Laissez-moi 1 heure. Ni plus ni moins. Après ce délai, dispersez-vous. Je sortirai par mes propres moyens et vous retrouverai ici.
Tout le monde avait écouté attentivement Mary Jane, époustouflé par son calme.
-Des questions ? demanda-t-elle en les regardant un à un.
Son regard s’arrêta plus longuement sur Cody.
-En route pour l’aventure ! lança celui-ci en riant, détendant l’atmosphère quasi instantanément.

"Mary Jane fut la seule à rire, se souvint Teaspoon, ils étaient vraiment sur le même bateau tous les deux, ils prenaient tout ça comme un jeu, sans se soucier une seule seconde de tout ce que cela impliquait. Cette attitude me rendait fou... mais je ne disais rien, après tout, Mary Jane savait ce qu’elle faisait. Nous nous contentâmes de nous positionner comme prévu et d’attendre que la Demoiselle veuille bien passer à l’action. Cette nuit fut l’une des plus longues de ma vie..."

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