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Chapitre 7

Nous avons chevauché toute la journée et Teaspoon nous avait réveillés à six heures tapantes (dixit Cody), alors j’ai bien le droit de dormir ! Jimmy monte la garde pour l’instant. Dans deux heures ce sera mon tour. Il a allumé un feu. Je n’ai pas protesté, mais je ne suis pas très à l’aise maintenant. Les flammes repoussent les bêtes sauvages et attirent les hommes. Je préfère les animaux...
Vivement demain !

Vieux, j’ai entendu une détonation ! Je savais bien qu’il ne fallait pas s’arrêter trop tôt, mais depuis dix minutes le cheval de Jimmy boitait. C’était pas un pierre, c’était un clou qui avait en partie déchaussé son fer... Nom d’un... J’en vois trois, plus quatre du côté de Jimmy. Ils arrivent, ils nous attaquent, ils tirent...
Moins trois pour Jimmy, deux pour moi. Il y en a d’autres encore qui viennent ; on aurait pas dû descendre de nos montures. On ne peut pas tous les abattre...
On n’a rien pu faire, ils étaient une trentaine, ces bandits... Ils nous ont attachés autour d’un arbre tous les deux. Pour une fois Jimmy n’a pas trop réagi, mais il était plutôt sonné parce qu’un des hommes lui avait donné un coup avec la crosse de son revolver par derrière sur la tête, juste avant. Et puis un type mieux habillé que les autres est arrivé. Il avait le visage caché par un tissu comme pour se protéger de la poussière, bien que là, après la bagarre qui en avait déplacée pleins, depuis qu’on attendait, elle était entièrement retombée, la poussière. Vieux, je mélange tout, je fais des longues phrases, c’est pas mon genre mais c’est que ça m’a retourné le coeur, cette histoire... Je suis pas une mauviette...
Bref, il (je crois que c’était leur chef) s’est approché de nous et il nous a regardé longuement. En plus avec son chapeau sur la tête, on ne voyait que ses yeux bleus. Il nous a parlait d’une voix très légèrement aiguë (comme s’il était particulièrement excité) qui n’était pas du tout étouffée par le tissu : "Je crois que vous avez, sur vous, quelque chose qui me revient de droit. Je vous serais gré si vous acceptiez de me le rendre sans opposer de résistance... Oh ! je suis si peu perspicace, bien sûr que vous ne pouvez pas m’en empêcher, vous êtes dans l’incapacité flagrante de bouger la plus infime partie de vos corps... Ah, ah, ah... euh..."
Moi, comme je n’avais pas compris la moitié de ce qu’il avait dit, je n’ai rien répondu. Et Jimmy non plus. J’ai commencé à m’inquiéter sérieusement pour lui, c’est pas son genre de ne rien répondre lorsqu’un homme lui parle sur ce ton, peu importe ce qu’il ait dit. Mais le type a semblé légèrement déstabilisé qu’on ne réponde pas. Oh, pas longtemps, un petit morceau de seconde et puis il a pris dans nos sacoches la grosse enveloppe, le "pli de l’armée".
"Ah, messieurs, je ne vous remercierai jamais assez d’avoir eu la bonté de m’apporter mon petit courrier ! Le poney-express est un service tellement efficace, je vous promets de l’utiliser encore très souvent. Bon, bien que vous soyez une compagnie très intéressante, bien que très peu bavarde, il faut que vous me pardonniez mais je dois vous quitter. J’ai été ravi de faire votre connaissance."
Et il repartit avec le reste de sa troupe qui n’avait émis aucun son pendant tout son discours. Oh, vieux, t’as tort, j’ai le droit de me plaindre. D’accord, il nous a pas tués, mais ici personne c’est un trou perdu (comme dirait Cody), c’est désertique. Personne ne viendra nous y chercher avant un bout de temps... Peut-être même jamais...

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