Wild Bill Hickok
Calamity Jane

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Contrairement aux récits de la presse à sensation et à la légende hollywoodienne, l'activité quotidienne de la plupart des gardiens de la loi se limitait souvent à faire exécuter des mandats d'arrêt, à poursuivre les mauvais payeurs ou à enfermer les ivrognes pour la nuit. Leur présence était surtout dissuasive, et il était rare qu'ils aient à tirer un coup de feu. Ils étaient en général vétus comme tout le monde, et même leur signe distinctif le plus célèbre -la légendaire "tin star" (étoile de fer-blanc)- n'était pas obligatoire. Leurs armes étaient aussi diverses que celles des hors-la-loi, comprenant des fusils et des revolvers, et ceux qui choisissaient d'avoir une arme de point dans un holster la portaient, sans ostentation inutile, à la taille, très serrée, et non ballotant sur la hanche ou la cuisse comme on a pu le voir dans d'innombrables films. Un cas particulier d'exhibitionnisme était celui de James Butler "Wild Bill" Hickok, qui portait deux ceintures croisées et deux holsters, dans lesquels il plaçait ses revolvers la crosse en avant, ce qui l'obligeait à croiser les bras sur la poitrine lorsqu'il devait dégainer. Très éloignés de la légende sont également les duels réguliers au revolver entre les "bons" et les "méchants", si chers au public des westerns, et qui n'existaient pas dans la réalité de l'Ouest. Lorsqu'un shérif devait neutraliser un "outlaw", il l'attaquait généralement par surprise, en ayant pris soin de s'entourer d'une importante force d'adjoints ou se supplétifs, sans lui laisser la moindre chance de riposter. Le résultat était que les morts survenues lors de opérations de police étaient des exceptions plutôt que la règle: entre 1870 et 1885, pendant les pires années des "villes à vaches", il n'y eut en tout et pour tout à Abilene, Wichita, Ellsworth, Caldwell et Dodge City que 16 hors-la-loi tués tandis qu'ils s'opposaient à des gardiens de l'ordre. A la même époque, les querelles entre voisins et les disputes d'ivrognes firent nettement plus de victimes.


Bien entendu, dans l'immense masse anonyme des humbles -et pas toujours honnêtes- serviteurs de la loi, il y eut quelques hommes qui firent exception, non pour leur honnêteté, mais pour leur aptitude hors du commun à éliminer leurs adversaires. Le plus célèbre, le plus rapide et le plus impitoyable de ces tueurs professionnels de l'Ouest fut sans doute James Butler "Wild Bill" Hickock. Né dans l'Illinois, il combattit en 1857 dans le "Bleeding Kansas", puis servit comme espion et éclaireur dans les rangs de l'Union pendant la guerre de Sécession. Joueur impénitent, mais aussi excellent tireur et tueur de sang-froid, il fut élu shérif du comté d'Ellis en 1869, mais un meurtre inexpliqué lui coûta sa réélection, et il reprit sa route aventureuse, semant les morts derrière lui et acquérant peu à peu une formidable réputation, qui lui valut d'être arrêté en 1870 à Topeka, puis d'être nommé marshal d'Abilene en 1871. Tout en continuant d'être un pilier de tripot, il débarrassa la région de quelques-uns de ses desperados les plus célèbres, mais, avec son obsession de tirer d'abord et de discuter ensuite, il abattit un jour par erreur un de ses adjoints, et il fut bientôt démis de ses fonctions. En 1872 et 1873, il se produisit en public dans le "Wild West Show" de Buffalo Bill, puis, en 1876, il suivit la ruée vers l'or des Black Hills et s'établit à Deadwood Gulch, dans le Dakota de Sud où il "prospecta" à sa manière en hantant les tripots où les mineurs venaient perdre leur poussière d'or. Il avait, à cette époque, tué entre 35 et 85 personnes, et les parents, les amis ou les complices de ses victimes représentaient un nombre d'ennemis considérable; aussi vécut-il les derniers mois de sa vie rongé par la paranoïa, dormant avec ses deux revolvers dans une chambre au sol recouvert d'objets métalliques et de boules de papier, afin que nul ne puisse s'approcher de lui sans faire de bruit. Le 2 août 1876, un habitant de la ville dont les motivations n'ont jamais été clairement élucidées l'abattit d'une balle dans la nuque. Il avait 39 ans, et sa mort ne fut sans doute pas celle qu'avaient espérée les lecteurs de la presse à sensation, mais cela n'empêcha pas ses admirateurs de démonter son tombeau et la grille qui l'entourait pour conserver un souvenir impérissable de ce grand tueur.

Devant les drames qui ensanglantent leur ville, les citoyens élisent des shérifs redoutables. Bat Materson, dans le Kansas, Bill Hickok ou Wyatt Earp, dans l'Arizona, comptent plus sur leur renommée que sur leur winchester pour faire respecter la loi et l'ordre. Hickok tue deux hommes dans sa carrière, dont un par erreur; Earp blesse un cowboy. En réalité, les homicides ont lieu souvent dans des villes nouvelles; ainsi, la première année à Dodge City, neuf hommes sont tués, huit à Ellsworth. Des citoyens ont également recours à des chasseurs de prime ou à des détectives, commes ceux de la fameuse agence Pinkerton. Enfin, les noms de certains juges font trembler les Outlaws. Roy Bean au Texas ou Isaac Parker ne connaissent qu'un verdict: la pendaison.

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