Chroniques du Poney Express


Chapitre 14 (suite)

Elle avait vécu ce procès dans le brouillard d’un rêve… ou d’un cauchemar. Elle n’avait même pas l’impression d’y avoir été présente. Son corps était là, mais les discussions, les questions, les accusations semblaient si lointaines. C’est peut-être ce qui lui avait permis de tenir tête au procureur et de résister à la pression. Elle avait vidé son esprit et son cœur de tout sentiment d’humanité. Le seul moyen de s’en sortir avait été de se débarrasser de ses émotions. L’amour, l’amitié, la trahison. Ils ne devaient pas la submerger et l’empêcher de voir les choses telles qu’elles étaient réellement. Sa vie était en jeu et elle n’était pas donnée gagnante. Les militaires n’avaient envoyé qu’un représentant pour suivre les débats. Quant à Joe, Teaspoon lui avait demandé de témoigner, mais elle l’en avait empêché. Elle savait que cela rendrait sa position difficile vis à vis de sa hiérarchie et du reste du régiment. Elle savait ce qu’il était prêt à risquer pour elle, et il était hors de question qu’elle entraîne quelqu’un d’autre dans sa chute. Pendant un long moment, elle s’était entendue insulter, calomnier, traiter de femme de mauvaise vie, blâmer pour ce qu’elle avait déclenché. Pendant tout le réquisitoire, le juge Newton l’avait observée longuement, sans mot dire, peut-être étonné de ne pas voir sur ses traits la moindre larme, la moindre inquiétude, le moindre désespoir ou le moindre sourire. Il l’avait trouvée impressionnante de calme et de maîtrise. Quand il lui avait demandé d’une voix chaude et paternelle de raconter ce qui s’était passé cette nuit-là, elle s’était étonnée elle-même en s’entendant dérouler le fil des événements avec une précision qu’elle pensait avoir oubliée. Elle se rappelait pourtant de chaque mot, chaque geste, jusqu’à l’odeur de mort qui l’avait enveloppée quand il était tombé sur la fourche. Elle avait tout raconté d’un trait, s’efforçant de ne pas voir les regards horrifiés de ses amis. Faisant taire le procureur et les murmures indignés de la salle, Newton avait cherché à comprendre. Pourquoi avait-elle suivi cet homme ? Avait-elle réellement commis une imprudence ? En quoi était-elle différente de toutes ces jeunes femmes qui ne se seraient jamais aventurées de nuit dans une grange avec un inconnu ? D’où venait cette force qui lui avait permis de ne pas se soumettre et qui l’empêchait aujourd’hui de plier devant ses accusateurs ?

En homme de justice, il avait écouté et jugé en son âme et conscience. Elle n’avait fait que se défendre… Fanny n’avait même pas eu conscience de l’explosion de joie qui avait secoué le premier rang lorsque le marteau était retombé avec un claquement sec sur la table de chêne. Elle n’avait pas compris pourquoi elle s’était soudain retrouvée submergée par ses amis riant aux larmes. Elle n’avait émergé de ce rêve que plus tard, lorsque, sortant du saloon où le tribunal s’était tenu, elle avait aperçu Joe de l’autre côté de la rue, lui adressant un petit signe discret de victoire accompagné d’un sourire.
Mais cette déshumanisation qui s’était opérée en elle, qui l’avait sauvée, ne l’avait pas laissée intacte. Malgré les sourires de ses amis et les tendres attentions de Hickok, elle peinait à retrouver celle qu’elle avait laissée dans cette grange. Quelque chose s’était brisé en elle. Elle réalisait qu’elle ne pouvait être forte que si elle devenait "imperméable". Cette mésaventure avait changé la donne.
Trois jours après le verdict, elle se décida enfin et prit le chemin du camp militaire. Elle espérait bien que personne ne ferait attention à elle, mais après ce qui venait de se passer, elle devait se montrer prudente et raser les murs. C’est aussi ce que lui fit comprendre l’expression stupéfaite de Joe Szalinski quand il la découvrit plantée devant lui.
"Est-ce que tu as perdu la tête ? s’exclama-t-il en baissant la voix. La moitié des gars ici pense que tu as bafoué le régiment et aimerait bien finir le boulot de Coleman.
–Et si je t’avais laissé témoigner, l’autre moitié ne songerait qu’à te lyncher, stupide polonais, répliqua-t-elle, nullement impressionnée.
–Qu’est-ce que tu viens faire ici ?
–Tu as toujours été de bon conseil, Joe, et tu as toujours été mon ami… Je veux savoir si tu l’es encore."
Le soldat la dévisagea, surpris. Il comprit soudain que son aventure avait remis beaucoup de choses en question.
"Si tu veux savoir si je serais capable de te trahir un jour, la réponse est non, répondit-il gravement. Je sais qui tu es, ce que tu vaux, et j’ai trop de respect pour toi. Ce que n’avait pas Coleman. Mais ça, tu devrais déjà le savoir.
–Je me suis toujours fiée à mon instinct concernant les gars, mais là, je ne suis plus sûre de rien. Je me suis trompée avec Coleman.
–Tu crois ? Rappelle-toi : quand on a constitué l’équipe, c’est nous qui l’avons proposé. Toi, tu hésitais.
–Oui, mais j’ai cédé. Et aujourd’hui, je ne suis plus sûre de ce que je dois faire, ni de ce que je suis capable de faire », dit-elle en baissant les yeux.
Le sergent Szalinski soupira et médita sa réponse une longue minute.
"Aujourd’hui tu as mûri et tu nous tiendrais tête si le cas se représentait, dit-il enfin. Mais ce n’est pas à moi de te dire ce que tu as à faire. Je pense que tu te poses peut-être trop de questions, Fanny.
–Mieux vaut se les poser maintenant que quand il sera trop tard, non ? Joe, si je décidais… Si je décidais de rempiler. Est-ce que tu me suivrais ?
–Fan…
–Sans toi, je ne suis pas sûre d’y arriver, ajouta-t-elle précipitamment.
–Fan, il y a longtemps que je sais que tu n’as besoin de personne. Et toi, tu sais parfaitement que je serai toujours à tes côtés. Quoi qu’il arrive."

"Je démissionne."
De surprise, Hunter manqua la sangle et s’enfonça la grosse aiguille dans le doigt. "Répète, un peu ?
–Vous avez très bien entendu, répondit Fanny, cachant mal son exaspération. Je vous donne ma démission.
–Qu’est-ce qui te prend ?... C’est à cause de cette histoire de meurtre ? Allons Fanny, tu as été innocentée. T’en fais donc plus pour ça.
–Non, soupira-t-elle. Ce n’est pas ça. C’est seulement que je ne peux plus rester.
–Je pensais que tu étais bien avec nous.
–Justement. Je suis trop bien. Je me suis laissée bercer par des illusions. J’ai voulu croire que je pouvais aimer et me laisser aimer, et que cela seul suffirait à me protéger. J’ai cru que je pouvais être quelqu’un que je ne suis pas… Et ça s’est retourné contre moi. J’ai besoin de retrouver qui j’étais, Teaspoon. Il est temps que je redescende de mon nuage."
Teaspoon concentra son attention sur la pièce de cuir, se donnant ainsi le temps de digérer son petit discours. Puis il secoua la tête et leva à nouveau les yeux vers elle.
"Qu’est-ce que tu vas faire ? demanda-t-il simplement.
–Teaspoon, que vous a dit mon père à mon sujet ?
–Il m’en a dit suffisamment, soupira le vieil homme. Il m’a dit qu’il t’a élevée en soldat.
–Alors vous savez ce qu’il en est.
–Es-tu sûre de ton choix ? Que sais-tu de la guerre ?
–Je sais qu’elle m’a pris mes vrais parents. Mon père m’a assez parlé du Mexique pour que je sache ce qui m’attend.
–C’est pourtant au-delà de tout ce qu’on peut raconter, Fanny. Au-delà de l’imagination. Ca me fait peur, tu sais. Je crains que tu ne t’engages dans quelque chose qui te dépassera.
–Vous savez, pour la première fois depuis longtemps, il me semble que je sais où je vais. Contrairement à ce que vous pouvez penser, je ne fais pas ça pour la gloire ou pour une quelconque reconnaissance. Ca aurait probablement été le cas il y a un an, mais plus aujourd’hui. Je n’ai rien à prouver.
–Vraiment ?
–Pour moi, il y a deux façons de faire la guerre : se jeter dans la mêlée sans réfléchir pour récolter la gloire et y laisser la vie, ou faire en sorte que ça se finisse le plus vite possible et que le plus de monde possible s’en tire. Peut-être que les garçons choisiraient la première voie. Moi, j’ai choisi la seconde.
–Ton père aussi avait fait ce choix. Et c’est bien pour ça que moi et la plupart des volontaires on est encore en vie…"
Le vieil homme posa sa pièce de cuir avec un soupir. Puis il se leva et la prit dans ses bras. Il avait redouté ce moment, celui où le premier de ses "petits" le quitterait. Il sentit les larmes lui monter aux yeux.
"Fais attention à toi, mon petit. Rappelle-toi toujours que la gloire…
–C’est comme une mine de sel. Je sais.
–A propos de mine de sel… Et Jimmy ?"
Teaspoon vit les yeux de la jeune fille s’embuer, mais les larmes ne passèrent pas le seuil de ses paupières.

Bien sûr qu’elle y avait pensé. Elle n’avait même pensé qu’à lui, ces derniers jours. Ce bal et cette robe, c’était pour lui. Le plus beau cadeau dont elle se soit sentie capable. Dommage que Jim Coleman soit venu tout gâcher. Maintenant, comment le dire à Jimmy ? Comment lui faire comprendre que ce n’était pas pour s’éloigner de lui qu’elle s’en allait, qu’elle l’aimerait toujours ? Comment lui expliquer qu’elle partait parce qu’elle avait sa propre route à suivre ?

Hickok était assis dans l’herbe, sous le grand saule, et fixait les reflets argentés de la rivière Sweetwater d’un air absent. Cette fois c’est lui qui ne l’écoutait pas. Il restait muet et se contentait de torturer un brin d’herbe entre ses doigts. Fanny se tut et l’observa un instant. Lui avait-elle fait autant de mal quand elle refusait obstinément de parler, de répondre à ses questions ? "Quand j’étais enfant, commença-t-elle brusquement, Orage-Du-Matin m’a dit que chaque être chemine sur une route qui a été tracée pour lui ; elle doit le conduire de sa naissance à sa mort. Et quoiqu’il arrive, il suit cette route. Seulement parfois, il voit deux routes se présenter à lui, et il faut faire un choix. Et ce choix n’est jamais facile."
Elle se tut un instant. Qu’il était donc difficile de trouver les mots. Elle aurait cent fois préféré une dispute. Elle serait partie en claquant la porte, et on n’en parlait plus. "Es-tu sûre d’avoir choisi la bonne route ?"
Elle sursauta en entendant sa voix si calme, si grave. "Je sais que je fais le bon choix. Et il est temps que je le fasse. Ce n’est pas vraiment moi qui décide, mais les événements qui nous guettent."
Hickok lui fit face, surpris par ses dernières paroles. Il cherchait une explication sur son visage. Etait-ce de la guerre qu’elle parlait ? Quelle importance pouvait-elle avoir pour elle ? "Bien plus que tu ne crois... Je t’en prie, Jimmy. N’essaie pas de me retenir ; tu briserais tout ce qu’il y a entre nous.
–De toute façon, il me semble que cela n’a pas grande importance pour toi", dit-il d’un ton amer en se levant.
La jeune fille serra les poings pour ne pas laisser échapper les paroles de colère qui envahissaient son cœur. Elle lui en voulait de le croire, mais il lui fallait essayer de le comprendre. Non, elle ne se sentait pas assez de courage pour ça. "Tu as raison. J’ai sans doute fait une erreur en laissant les choses aller aussi loin entre nous. Je te prie de m’en excuser... Je pars demain à l’aube. Adieu, James Hickok. J’espère que la vie te sourira."
La jeune fille enfourcha sa monture et la lança au galop vers le relais. Jimmy garda les yeux fixés dans cette direction bien longtemps après que le nuage de poussière se fut dissipé. Le soleil déclinait à l’horizon, mais il avait décidé de ne pas rentrer.

Ils étaient tous réunis dans la cour du relais malgré l’heure matinale. Tous sauf Hickok. Elle avait pourtant espéré qu’il reviendrait. Aussi tenta-t-elle de dissimuler au mieux sa déception. Après tout, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Regroupés dans la cour près de la barre d’attache, ils lui semblaient un peu gauches, ses amis. Un peu gênés par la situation. Elle-même n’était pas particulièrement fière et n’osait briser le lourd silence. Elle fixa son paquetage derrière sa selle et vérifia une dernière fois le harnachement de Black. Tout était en ordre. Bien sûr. Elle l’avait déjà vérifié trois fois. Il était temps… Forçant son sourire, elle se retourna vers eux :
"Et bien nous y voilà…" Elle ne put en dire plus. Les mots restèrent bloqués au fond de sa gorge. Seigneur, pourquoi était-ce si difficile de les quitter ? Pourquoi s’était-elle autant attachée à eux ? Ike la tira de son embarras en lui tendant une feuille de papier pliée en quatre.
"C’est un portrait d’Ellie, expliqua-t-il par signes. Je l’ai fait de mémoire. Donne-le lui de ma part.
–Promis, murmura Fanny en le rangeant dans la poche intérieure de sa veste.
–Tu nous manqueras, dit Ike avec son sourire bienveillant.
–Vous aussi.
–J’arrive pas à croire que tu t’en ailles, dit soudain Lou, au bord des larmes. Qu’est-ce que je vais devenir, sans toi ?
–Et moi, alors ? Merci pour ton amitié, Lou. Tu m’as tellement apporté", répondit Fanny en la serrant dans ses bras. Quand elles se séparèrent, Fanny se sentit happée par ceux de Cody :
"Je te déteste, tu sais !" déclara-t-il en la serrant contre lui. Il ne parvenait plus à la lâcher. Peut-être pour qu’elle ne voit pas que lui aussi était sur le point de pleurer. Jamais il n’aurait imaginé qu’elle partirait la première. A qui allait-il pouvoir raconter ses histoires, maintenant ?
Fanny n’en pouvait plus. Si on continuait ainsi, elle n’aurait plus la force de partir. Tant qu’elle gardait les yeux secs, ça irait. Il ne fallait pas traîner. Elle salua une dernière fois toute l’équipe, accepta les dernières recommandations de Teaspoon et Emma et se mit en selle. Elle quitta le relais au trot, sans se retourner.
Deux kilomètres plus loin, là où la piste faisait un coude masqué par un bosquet d’arbres, elle arrêta brusquement Black. Devant elle, planté au milieu du chemin, Hickok l’attendait, le visage grave. Fanny sentit son cœur s’accélérer. Il ne fallait pas flancher maintenant que tout était dit.
"J’ai toujours su qu’un jour tu partirais, déclara-t-il. Même si j’ai voulu croire que je pouvais changer ça."
Son palomino se rapprocha, jusqu’à venir se mettre tête-bêche avec Black. Hickok avança sa main gantée, la posa sur la taille de la jeune fille et se pencha vers elle pour l’embrasser. Emue, elle ne put qu’entrouvrir les lèvres et fermer les yeux pour répondre à son baiser. Elle était sur le point de céder, de se laisser emporter par ce baiser. Mais un sursaut de raison la ramena sur terre. Imperceptiblement, elle s’écarta de lui. « Reste », murmura-t-il, le front contre celui de son amante, les yeux fermés pour mieux s’imprégner de sa présence. Fanny leva la main gauche à hauteur de son visage et caressa tendrement sa joue ombrée d’une barbe naissante. Il emprisonna cette petite main entre ses doigts, mais elle mit Black au pas. Lentement, elle s’éloigna, laissant sa main dans la sienne, puis quand il furent à bout de bras, il ouvrit les doigts et la laissa s’échapper.

Après cinq jours d’un épuisant voyage à travers la prairie, Fanny arriva enfin sur les rives du Mississippi, dans cette même ville où, trois mois plus tôt, elle avait enterré sa chère Grand-Mère Sarah. Jimmy était à ses côtés, ce jour-là. Bah ! A quoi bon penser à lui maintenant ? Il n’y avait plus rien à attendre pour eux. Elle avait fait ce qu’il fallait pour tout gâcher. Après avoir tourné un moment, elle trouva enfin ce qu’elle cherchait : la caserne. Elle se présenta à l’entrée et demanda à voir le colonel Clapton. Le jeune soldat en faction appela son supérieur, lequel, après l’avoir dévisagée soigneusement, lui en demanda la raison. "Dites-lui que Fanny MacLand désire le voir. Je pense qu’il me recevra."
Le caporal s’éloigna au pas de course et pénétra dans un grand bâtiment monté sur deux étages, au fond de la cour. Cinq minutes plus tard, il réapparaissait, encore tout surpris de la réponse qu’il venait d’avoir, et priait la jeune visiteuse de le suivre. Fanny monta à sa suite le grand escalier du hall, traversa un immense couloir plein d’agitation, et s’arrêta devant une porte blanche. Le caporal frappa, attendit qu’un jeune officier vint lui ouvrir, et présenta la jeune fille. L’aide de camp parut tout aussi surpris que son subordonné en découvrant le visage sale de la cavalière, puis, reprenant contenance, il la pria de patienter. Fanny le vit entrer dans une pièce attenante et entendit ses talons claquer, en même temps qu’une forte odeur de tabac se répandait dans l’atmosphère. L’officier reparut bientôt pour lui céder le passage.

Le colonel était debout près d’un grand bureau en acajou derrière lequel se tenait le gouverneur militaire. Le général Frémont s’extirpa de son gigantesque fauteuil de cuir et lui tendit une main accueillante, tandis que de l’autre il retirait son cigare d’entre ses dents. "Soyez la bienvenue, Fanny. Ça me fait plaisir de vous revoir.
–Moi aussi, mon général. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit vous qui me receviez… Mais je suppose que vous vous doutez de la raison de ma visite.
–Vous avez laissé tomber le Poney Express et vous venez faire tenir sa promesse au colonel Clapton.
–J’ai fait mon choix, en effet.
–Vous tombez très bien. J’ai l’affectation idéale pour vous. Il y a un poste de lieutenant vacant à Fort Kearney. Qu’en dites-vous ?
–Mais, nous avions convenu que je pourrais... avança la jeune fille en jetant un regard surpris au colonel qui se tenait en retrait.
–Une chose à la fois. Il faut d’abord que vous fassiez vos preuves sous un commandement autre que celui de votre père. Je sais que vous en êtes capable, mais il n’y a pas que moi à convaincre. Et puis ce poste devrait vous plaire. Il s’agit de prendre en charge la section des éclaireurs.
–Alors vous me faites vraiment confiance ?
–Ce n’est pas un cadeau que je vous fais, lieutenant. Si vous n’en êtes pas capable, ce sont vos hommes qui vous le feront comprendre. Allez donc prendre un bon bain et une nuit de repos. Voici votre ordre d’affectation ; je veux que vous partiez demain matin."
Fanny rangea la précieuse lettre dans sa veste et salua. "Au fait, lieutenant. Passez au magasin : je fais donner des ordres pour qu’on vous remette un uniforme."

FIN


Retour à la page des fan fictions

Retour à la page d'accueil